Comment monter un mur en moellons ?

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Un mur en moellons est un élément d’aménagement traditionnel dans le jardin, qui offre un habitat à des espèces rares. Nous vous indiquons ici les matériaux à utiliser et les plantes qui s’y plaisent. Vous trouverez également des instructions sur la manière de monter correctement un mur en moellons.

Ceux qui ont un faible pour l’artisanat ancien et les matériaux naturels et qui veulent en outre faire du bien à la nature renoncent à une clôture de jardin ou aux gabions de plus en plus courants et construisent à la place un mur en moellons. Celui-ci permet en outre de fermer proprement et visuellement une limite de terrain en pente. Même un jardin en pente peut être aménagé de manière attrayante avec des murs en pierres sèches, sans parler de la rocaille décorative. Une fois bien aménagé, il peut durer 100 ans et plus. Les plantes et les animaux ne tardent pas à s’y installer, appréciant le microclimat particulier des murs de jardin naturels.

Origine et histoire du mur en moellons

mur en moellons recouvert de plantes

Empiler des pierres libres sans mortier est la plus ancienne façon de construire un mur de jardin. Lorsque les Romains ont colonisé l’Europe il y a 2.000 ans, ils ont apporté le mur en moellons dans nos contrées. Depuis, les murs ont marqué les régions rurales du sud de l’Europe, de l’Irlande, du nord de l’Angleterre, du Pays de Galles, de la Suisse et de l’Autriche en délimitant les pâturages. Dans notre pays, on les connaît plutôt comme murs de soutènement pour la construction de terrasses dans les régions viticoles ou pour la stabilisation des pentes le long des routes agricoles, pour l’enclos d’un cimetière ou dans les jardins naturels. Dans l’espace alpin, ils sont utilisés comme murs de fourrage et servent de revêtement et de protection contre l’érosion d’un terrain stable. Naturellement vieillis, les murs en moellons rendent encore aujourd’hui d’importants services.

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Matériaux pour un construire un mur en moellons

Hier comme aujourd’hui, on utilise pour la construction d’un mur en moellons la roche sédimentaire plate disponible dans la région. On utilise souvent des pierres de taille provenant de l’environnement direct ou de la carrière locale. Cela permet d’économiser des frais de transport élevés et s’intègre le mieux visuellement dans l’environnement. Le mur en moellons est d’ailleurs la variante la moins chère du mur de pierres sèches, car il est construit avec des moellons non travaillés. Cela demande toutefois au bricoleur un peu d’habileté pour faire des puzzles, car les briques de mur sont de tailles différentes et ne possèdent pratiquement pas d’arêtes droites.

C’est bon à savoir : Comme il n’y a pas de carrières dans la plaine du nord de l’Europe, le mur de frise s’y est établi : Il s’agit d’un mur en pierres sèches composé de blocs erratiques ronds et de gazon comme matériau de jointoiement.

Monter un mur en moellons : Instructions pas à pas

Le mur en moellons est en principe construit sans matériaux externes tels que le ciment, le sable et le métal, ni énergie extérieure, ce qui le rend également intéressant d’un point de vue écologique. Toutefois, cet avantage s’estompe à partir d’une hauteur d’environ cinq mètres, car d’autres techniques nécessitent alors moins de matériaux et de travail.

Étape 1 : Créer la base du mur

En fonction de la taille et de l’épaisseur du mur en moellons ainsi que de la nature du sol, il est nécessaire de créer un coffrage de pierres concassées ou de gravats pour les fondations. Si le sol est stable, la base du mur doit correspondre à un tiers de la hauteur du mur. Si le sol est moyen, la base du mur doit correspondre à la moitié de la hauteur du mur. Creusez une tranchée d’une profondeur appropriée. Compactez le fond à l’aide d’une pilonneuse et remplissez la tranchée de gravier. Aplanissez et compactez également cette dernière de manière à obtenir un lit de gravier plat à environ cinq centimètres sous la surface du sol.

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Étape 2 : Pierres de liaison et drainage

Installez un tiers des pierres utilisées comme pierres de liaison de manière à ce qu’elles soient orientées vers l’arrière, vers la terre ou vers le mur arrière. Posez également un tuyau de drainage à l’arrière des fondations pour absorber l’eau d’infiltration excédentaire.

Étape 3 : Poser des pierres de taille

Pour la couche inférieure, utilisez des pierres de taille avec une surface d’appui aussi large et plane que possible. Enfoncez-les dans le lit de gravier de manière à ce que les faces soient inclinées de 10 à 15 pour cent vers l’arrière – ce que l’on appelle le « dosage » assure une statique sûre du mur en moellons. Pour vérifier l’inclinaison, le mieux est de construire un gabarit d’angle avec des lattes de bois. Une ficelle horizontale aide à aligner les pierres.

Étape 4 : Remblayer et élever le mur en moellons

Entre la terre et les pierres, placez un mélange de gravier et de terre qui sera ensuite légèrement compacté. Placez ensuite la couche suivante de moellons et remplissez-la également. Dans le meilleur des cas, la profondeur des pierres varie d’une couche à l’autre, de sorte que vous puissiez imbriquer la maçonnerie dans le remblai. Évitez absolument les joints croisés et les joints à fermeture éclair, car ils nuisent à la stabilité du mur.

Conseil : si les pierres vacillent et ne reposent pas de manière stable, égalisez les surfaces d’appui avec de la terre végétale argileuse. Dans les fentes plus importantes, vous pouvez placer des arbustes de rembourrage.

Étape 5 : Finition

La couche supérieure de pierres est appelée couche de finition. Choisissez pour cela des pierres aussi régulières et plates que possible. La face arrière est remplie de terre végétale et plantée.

Conseil : à partir d’une hauteur de deux mètres, vous avez besoin d’un certificat de stabilité établi par un staticien pour la construction d’un mur en moellons.

Quelles plantes conviennent à un mur en moellons ?

Le mur en pierres naturelles génère son propre microclimat : il rayonne la chaleur accumulée au cours de la journée le soir et jusque dans la nuit, ce qui atténue le refroidissement nocturne du sol. C’est pourquoi, au fil du temps, des plantes et des animaux s’y installeront naturellement, appréciant la chaleur, la sécheresse et l’obscurité entre les pierres. Si vous souhaitez planter vous-même votre mur en moellons, nous avons rassemblé ici une sélection pour vous :

  • Saxifrage à feuilles opposées (Saxifraga oppositifolia) : Floraison de mars à avril, fleurs roses, croissance compacte, atteint trois à cinq centimètres de haut.
  • Potentilla printanière (Potentilla neumanniana) : floraison de mars à mai, fleurs jaunes, plante tapissante jusqu’à 30 centimètres de diamètre
  • Euphorbe de cyprès (Euphorbia cyparissias) : Floraison d’avril à juin, fleurs jaune citron, plante vivace décorative jusqu’à 30 centimètres de hauteur, se propage facilement.
  • Petite épervière (Hieracium pilosella) : Floraison de mai à août, fleurs jaune clair, plante couvre-sol de 5 à 15 centimètres de haut.
  • Oeillet d’Inde commun (Armeria maritima elongata) : floraison de mai à septembre, fleurs roses ou blanches, plante tapissante jusqu’à 40 centimètres de hauteur
  • Poivre des murailles (Sedum sexangulare) : Floraison de juin à juillet, fleurs jaunes, plante tapissante de 5 à 10 centimètres de haut.
  • Cymbalaire des murailles (Cymbalaria muralis) : floraison de juin à septembre, fleurs violet clair, se ressème facilement, hauteur 5 à 10 centimètres
  • Tripmadam (Sedum rupestre) : floraison de juillet à août, fleurs jaunes, plante tapissante de 10 à 25 centimètres de hauteur
  • Gratte-cul du Kamtchatka (Sedum kamtschaticum) : floraison de juillet à août, fleurs jaune orangé, pousse en coussin ou en demi-sphère, hauteur de 10 à 20 centimètres
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Le mur en moellons est vivant

Les murs en moellons offrent un habitat précieux à différentes espèces animales qui aiment la chaleur, comme les abeilles sauvages, les carabes, les lézards et les souris. Tous se réfugient dans les joints chauds et les espaces intérieurs protégés. Les araignées-loups, par exemple, y attendent l’heure de la chasse nocturne. C’est aussi à ce moment-là que les crapauds quittent leur domicile dans le mur de pierres sèches et mangent les escargots du voisinage.

Pour les propriétaires de jardins, les mouvements agiles des lézards des souches, qui se réchauffent volontiers au soleil pendant la journée, sont les plus agréables à observer. C’est justement pour eux, devenus si rares, que les murs de moellons offrent un biotope important. Le mur en pierres naturelles n’est donc pas seulement un bel élément d’aménagement, mais il mérite absolument d’être protégé et conservé du point de vue de la protection de la nature. Les murs en gabions, très en vogue de nos jours, ne constituent pas un substitut équivalent, car aucune plante ne s’y installe et la colonisation par des insectes ou des lézards laisse à désirer.

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