Avec une progression de 3 %, le marché de l’animal de compagnie se porte bien. Impulsée par des industriels qui n’en finissent plus d’innover – notamment sur le petfood – l’offre suit une évolution qualitative tandis que la distribution suit la tendance et répond parfaitement aux attentes de maîtres de plus en plus exigeants.
Pas de crise de croissance en 2016 sur un marché de l’animalerie toujours tiré par les segments du petfood et de l’hygiène ! En France comme ailleurs, le marché des animaux domestiques, né dans les années soixante, constitue désormais un puissant moteur économique fort d’un chiffre d’affaires mondial approchant les 100 milliards d’euros en 2017… L’Europe, avec des ventes valeurs s’élevant à 25 milliards d’euros, affiche une belle santé sur ce secteur et se classe juste derrière les Etats-Unis (30 milliards d’euros). A noter que la France, avec 63 millions d’animaux de compagnie, demeure le leader européen du marché. Avec plus de la moitié des ménages possédant au moins un animal de compagnie, le marché hexagonal fait en effet chaque année preuve de davantage de dynamisme. Cocorico donc ! D’autant que selon la dernière étude Prom’Animal, le marché de l’animal de compagnie enregistre effectivement une progression de 3 %.
Sacré félin
Comme on l’aura deviné, les segments du chien et du chat restent et demeurent largement en tête du marché en 2016. Mieux, félins et canidés génèrent 80 % de la valeur totale du marché de l’animalerie… Toutefois, le leadership canin n’est plus… + 3 % pour le chat contre 2 % pour le chien, pas besoin d’une photo à l’arrivée pour savoir qui remporte la première place du podium sur la période étudiée… D’autant que les félins (13 millions) sont presque deux fois plus nombreux que les canidés (7 millions). Alors, le chat serait-il le nouveau roi des animaux ? Oui, à n’en pas douter. Et le phénomène n’est pas nouveau. Rappelons en effet qu’en en 2002, la population des chats qui s’élevait alors à 9,7 millions, dépassait pour la première fois celle des chiens. Et la tendance ne cesse de se confirmer depuis… Pourquoi ? Tout simplement parce que les petits félins sont bien adaptés à la vie en ville et demandent souvent moins d’attentions à leurs propriétaires. Le chat qui est avant tout un animal indépendant, peut en effet rester seul à la maison et se révèle moins difficile que le chien au niveau de son alimentation. Résultat, le chiffre d’affaires des ventes sur le segment des chats suit fort logiquement et progresse — comme évoqué plus haut — plus vite que celui des chiens. Bref, le chat a trouvé définitivement sa place au sein de la famille française qui l’a définitivement adopté. Rien d’étonnant donc à ce que le suivi médical et l’espérance de vie de l’animal augmentent. Idem pour le niveau d’activité généré par les différents segments afférents : hygiène, soins, petfood, etc.
Petits animaux, grandes performances !
Les chiens ne sont pas pour autant en reste. Plus de 20 % des foyers de l’Hexagone — soit 1 foyer sur 4 — possèdent au moins une de ces charmantes têtes poilues ! Mieux, le segment du chien se stabilise en 2016. Rappelons en effet qu’en 2015 le nombre de canidés reculait de 2 %… Pas si mal donc, d’autant que certains types de chiens ne connaissent pas la crise… La part des chiens de moins de 11 kg est ainsi en nette progression. Le Jack Russell Terrier vient bousculer le traditionnel Top 3 des races de chiens possédés, détrônant pour cela le Caniche. A noter également que le chien est par ailleurs plus répandu en zone rurale. 37,6 % des foyers possesseurs de chiens vivent ainsi dans une agglomération de moins de 2 000 habitants. Bref, le petit monde de nos soixante millions d’amis change. Et vite ! Il est notamment désormais sujet à l’influence de nombreux critères, notamment liés à l’évolution de la société et au statut de l’animal au sein de celle-ci. La remise en cause du leadership du chien — pourtant animal favori des Français au fil des siècles derniers — est le symptôme des nombreux bouleversements d’une société — et d’une époque — de plus en plus citadine et donc encline à préférer les animaux de petite taille : les chats et maintenant les petits mammifères. Au nombre désormais de 3 millions d’individus, nos amis rongeurs reprennent en effet du poil de la bête ces dernières années. Avec 1 % de progression de leur chiffre d’affaires et des parts de marché (4 %) en hausse, force est de constater qu’ils creusent même très fortement l’écart en 2016, notamment par rapport à certaines catégories d’animaux de compagnie voyant leur progression ralentir de manière chronique ces dernières années…
Noyer le poisson…
Enfin, l’univers de l’aquariophilie augmente lui aussi son chiffre d’affaires sur la période étudiée. Dans une moindre proportion toutefois… L’augmentation du nombre de ventes d’aquariums de petite taille et décoratifs a en effet pour conséquence une diminution du nombre des ventes annexes. En clair, les petits aquariums, c’est-à-dire les aquariums à faible volume d’eau, génèrent fort logiquement moins d’achats sur le vivant et les accessoires, mais dans le même temps répondent parfaitement aux attentes d’un utilisateur avant tout en demande de produits facilitants. Ce secteur pourtant très porteur — un animal de compagnie sur deux est un poisson en France ! — souffre par ailleurs d’une certaine tendance inflationniste à laquelle il faut ajouter un manque d’accessibilité de l’aquariophilie souvent jugée trop chère et trop complexe. Au final, les aquariums en kit faciles à monter peinent à tirer un marché dont le chiffre d’affaires ne progresse que d’un tout petit 1 %…
Au final, si la segmentation du marché par type d’animaux offre peu de surprise en 2016, la hiérarchie par catégorie de dépenses — petfood, accessoires, etc. — ne connaît pas plus de changements… Le premier poste de dépense des propriétaires pour leurs animaux demeure celui de l’alimentation dont la part de marché dépasse désormais 70 %. Les consommateurs, c’est-à-dire les possesseurs d’animaux, sont en effet de plus en plus sensibles aux effets visibles d’une bonne alimentation sur la santé de leurs compagnons. L’aliment santé reste donc fort logiquement le cœur du marché français de l’animalerie. Quelques chiffres : les Français ont dépensé en 2016 près de 6 milliards d’euros pour l’alimentation de leurs animaux, soit plus de trois millions de tonnes de nourriture…
Devant de tels potentiels de développement, les industriels continuent bien sûr à valoriser leur offre. Misant de plus en plus sur l’anthropomorphisme — terme désignant le comportement de maîtres traitant de plus en plus leurs animaux comme des personnes — les marques tendent en outre à s’inspirer de l’alimentation humaine pour impulser de nouvelles tendances sur le marché du petfood. Résultat, ces tendances conjuguées au vieillissement de la population canine et féline sont à l’origine d’un nouvel accroissement des dépenses des consommateurs et du formidable dynamisme d’une offre sèche toujours plus “sur mesure” et adaptée aux caractéristiques physiologiques de l’animal. Bref, l’aliment santé est désormais bien connu des possesseurs d’animaux de compagnie. Ses avantages aussi. Carence, activité, âge et goût de chaque animal sont pris en compte afin de proposer aux petits gâtés un aliment santé toujours plus sur mesure. Une tendance de bon augure pour l’évolution du marché ces prochains mois…